Notre manifeste

• Lutter contre le gâchis et l’obsolescence

On est incité à acheter individuellement toujours de nouvelles choses, alors qu’il est évident qu’on a déjà collectivement tout ce qu’il faut — nous pensons qu’il est plus sain et plus réaliste de réagencer régulièrement la répartition de ce qui existe déjà, en réparant et en rafraîchissant ce qui doit l’être, plutôt que d’augmenter sans cesse le volume des déchets et de finir par habiter sur une planète poubelle

• Mettre en péril la confusion entre le prix et la valeur

Nous dénonçons la suprématie des prix — c’est à dire de l’esprit de marchandise
Chacun sait que les choses, tant matérielles qu’immatérielles, ont une valeur d’usage (pratique, conceptuelle, affectuelle…) indépendante de leur valeur marchande
et d’ailleurs que les choses les plus précieuses que nous recevons de nos proches (l’amour, le soin, l’expérience…) sont parfaitement étrangères à l’idée du tarif

• Défendre une notion de l’art comme bien commun et inappropriable

Tout à l’inverse d’une appropriation d’un certain art par les élites, notamment financières, et des pratiques commerciales obscènes qui s’ensuivent, nous défendons un art quotidien, généreux, indépendant, sincère, dont la valeur n’est pas fondée sur une culture de la cote et de la spéculation

• Partager des connaissances et des idées

Parce qu’on pense qu’on a tout à apprendre ensemble et les un•e•s des autres
À la différence des choses matérielles, les savoirs ont effectivement vocation à augmenter sans cesse : lorsqu’on transmet une idée, elle ne nous quitte pas pour autant ! En circulant, elle ne s’émousse pas, elle s’aiguise au contact de sensibilités et d’intelligences différentes.


Freevoli songe :

Que se passe-t-il lorsqu’on se débarrasse du prix ?
Il ne reste pas un business sans tiroir-caisse : c’est toute notre attitude courante qui est suspendue

les client•e•s deviennent des invité•e•es
les comptes deviennent des choix
les contraintes deviennent des limites
les transactions deviennent des rencontres

Lorsqu’on enlève le prix des choses, on peut reconsidérer leur valeur
elle est relative, subjective, fluctuante, complexe — aspects que le prix voudrait aplatir dans un chiffre prétendument objectif et universel

Lorsqu’on s’intéresse à la valeur en dehors du prix, on peut se demander librement
comment on souhaite la produire, la gérer, la partager, la faire circuler
on se prend à rêver à la justice

Freevoli est une opposition joyeuse, narquoise et festive aux excès imbéciles de production-consommation et au despotisme de l’argent

S’extraire des logiques de prix et de rentabilité :
Ensemble, imaginer comment nous voulons mettre en commun ce dont nous avons besoin, nous entraider selon les compétences de chacun•e et échanger intelligemment, d’égal à égal, les fruits de nos talents librement exercés
Accroître notre autonomie face à la société de l’accumulation
par des actes et des expériences.

Freevoli est un moment de gratuité, de mise en commun, d’échanges naturels
Désinvoltement posté au milieu du champ de bataille des prix,


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